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Savoir me satisfaire de peu, ne pas gaspiller et réutiliser sont pour moi non seulement des notions essentielles mais également, me semble-t-il, devraient l'être pour chacun de ceux qui préfèrent se situer du côté de la solution plutôt que de celui du problème. 
Moi qui n'ai jamais eu d'enfants et semble mal parti pour, je ne comprend pas comment il est encore possible aujourd'hui de voir que des gens, parents ou même grand-parents pour la plupart, qui pourtant ne roulent pas toujours sur l'or et se plaignent de ne pas gagner assez d'argent, laissent tourner inutilement leur moteur sous le regard complaisant des Forces De Police qui ne font rien alors même que cette incivilité devrait se voir sanctionnée d'une amende selon le code de la route.
Réapprenons la modération. Même pas l'austérité, juste la modération.
De savants manipulateurs de l'esprit se sont évertués depuis un siècle à contaminer de la maladie de l'insatisfaction permanente les foules, devenues avides de mode, de nouveauté et de toujours plus dans un grand élan de surenchère permanente aussi génératrice de gaspillage que délétère pour la biosphère dans son ensemble.
Comment est-il encore possible de rester sourds tandis que notre seul et unique, bien que gigantesque, pourtant minuscule dans l'immensité de l'univers, vaisseau spatial fiable nous hurle "AU SECOURS" ?
Qui peut encore croire en ces bonimenteurs, tous plus ou moins exploiteurs de la misère, qui prétendent que nous n'y sommes pour rien, que c'est la faute à pas de chance, que c'est un phénomène tout ce qu'il y a de plus naturel si le monde change à une vitesse jamais atteinte dans l'histoire de la terre à moins d'une catastrophe d'ampleur planétaire ?
Peut-être qu'un jour lointain viendra où, comme le disait Tsiolkovski, notre vaisseau terre ne sera plus que le berceau qui nous aura vu naitre puis grandir, mais vivra-t-on jusque-là ?
Et combien resteront derrière pour qu'une minorité profite grassement de vacances aux Seychelles ou à Dubaï ?

Etant chaudronnier de formation, j'aime le métal pour son infinité d'utilisations ainsi que de recyclage. Toutefois le métal me pose également de gros problèmes moraux. Le minage est une énorme source de pollution avec toutes les nuisances et destructions du vivant que cela comporte. Or ces ressources sont loin d'être infinies et cela ne semble même pas être un frein pour ceux qui en tirent profit et n'hésiteront pas à exploiter jusqu'au dernier grain de minerai disponible, quitte à devoir exterminer jusqu'au dernier petit coin de nature pour ce faire. Et le pire c'est que l'on préfère gaspiller ces précieuses ressources plutôt que de les recycler lorsque le démantèlement coûte plus cher que l'exploitation minière. Raison pour laquelle on coule d'anciens navires en se donnant bonne conscience auprès du public sous prétexte que cela offre à la faune marine de chouettes récifs artificiels tout neufs. Si c'est pas se foutre de la gueule du monde ça…
Néanmoins, et même si j'aime l'or et l'argent pour leurs qualités ; j'en porte moi-même quelques échantillons ; j'aimerai pouvoir faire comprendre à ceux qui ne seront pas trop réfractaires à mon message ainsi qu'à ma personne en général, que limiter notre usage de ces matériaux est une question de responsabilité collective. Comprendre que ces matériaux n'ont, en dehors de leurs qualités technique de valeur que celle que l'on veut bien leur accorder. Comprendre encore que, de leur extraction jusqu'à leur possession pour satisfaire l'avidité de la plupart des hommes et femmes, les matériaux précieux furent au cours de l'histoire et jusqu'à nos jours, responsables de la plupart des souffrances que l'humanité s'est infligée à elle-même.

Tant qu'à parler d'avidité et de matériaux rares et précieux, pourquoi se limiter à parler métaux ?
Maintenant que l'on sait fabriquer pour une fraction de leur prix des diamants artificiels plus purs que les vrais, qu'est-ce qui justifie encore leur prix indécent sinon des campagnes publicitaire savamment menées par des voleurs cupides ? "Les diamants sont éternels" et autres slogans accrocheurs…
Certes, les minéraux sont des merveilles de la nature et même au-delà des diamants, bien d'autres encore sont ce que j'appelle des bonbons pour les yeux. Et  j'aime les bonbons plus que mes dents sont capables d'en supporter. Tout comme les humains aiment les matériaux précieux plus que notre petite planète peut le supporter. Mais si ces bonbons ont le goût du sang et de l'exploitation de la misère, sont-ce toujours vraiment de si bons bonbons ?
J'aime les jolies choses mais pas à n'importe quel prix. La chose à la fois la plus rare et précieuse dans l'univers ne serait-elle donc pas la vie elle-même ?
Alors consommons-là avec respect et modération. Il me semble telle une évidence que plus que suffisamment de sang à coulé pour au final ne jamais satisfaire cette soif inétanchable.
Laissons l'avidité aux avides. Faisons passer de mode, rendons viles autant qu'obsolètes ce genres de possessions maculées du malheurs de tant de misérables exploités jusqu'à la mort. Il ne tient qu'à nous d'instaurer ce juste boycott et ainsi réapprendre à aimer les jolies choses pour ce qu'elles sont vraiment. Le fruit du travail et de l'ingéniosité de mains expertes.
Sans le mineur et le lapidaire, le diamant n'est qu'un caillou.
Sans le mineur et le fondeur, le métal n'est que minerai.
Sans le bûcheron et l'ébéniste, le bois précieux n'est qu'un arbre qui manquera à son écosystème une fois extrait pour en faire dans le meilleur des cas une sculpture ou bien un meuble magnifique et dans le pire des lames de terrasse à remplacer dans dix ans.

Mais non, je ne suis pas un "khmer vert" comme certains aiment à les nommer pour se dédouaner de toute remise en question. Je ne suis même pas un antiplastique fanatique. Au contraire, le plastique, c'est réellement fantastique à condition, comme le reste, d'en faire bon usage et là encore dans la modération. Combien de ceux qui, pour suivre la mode du jour se revendiquent opposants à tout plastique, laissent tourner leur moteur lorsqu'ils sont stationnés ?
Un exemple étant plus parlant et parce que je fabrique des tas de choses en bois de palettes, je participe occasionnellement à des groupes de partage à ce sujet sur Facebook. Un jour, un des participant exprimant sa volonté de fabriquer des jardinières demandait des conseils. Je lui conseillais de revêtir l'intérieur avec de la bâche en plastique. Mais lui comptait plutôt acheter un matériau fabriqués exprès en guise de substitut. Alors je lui ai fait remarqué que le terreau dont il allait remplir les dites jardinières était vendu dans de grands sacs plastiques qu'il lui suffisait d'ouvrir pour obtenir de grands formats de bâche solide.
C'est la mode sous toutes ses formes qui est notre ennemie à tous, soyez-en bien conscients.

Je sais bien que tout ce discours n'est pas très vendeur. Ca tombe bien, ce n'est pas son but. Mais il faut savoir ce qu'on veut parait-il.
Vrai, honnête, sincère, authentique et humaniste voilà ce que moi je veux. Et que m'importe les conséquences. N'ayant rien à perdre, si moi je ne suis pas prêt à faire des sacrifices, au nom de quoi aurais-je la moindre légitimité à attendre des autres ces efforts que je ne ferai pas ?